LA PRÉSIDENCE DE PIERRE LE CLERCQ

 

       Longtemps premier vice-président de l'association, le cinquième président de la Société généalogique de l’Yonne a été élu à ce poste le samedi 11 octobre 2014. Il a accepté ce jour-là de prendre les rênes du cercle qu'il avait rejoint dès 1981, et dont il est l'adhérent n° 32, afin de promouvoir la mutation numérique de la généalogie associative dans l'Yonne. Il avait déjà amorcé cette mutation en créant en 2012 le présent site périphérique n° 1 de la Société généalogique de l'Yonne. Sa toute première action de président a été de créer une page Facebook et de mettre en ligne, à la disposition de tous les généalogistes icaunais, divers ouvrages de généalogie et d'histoire locale sur le site d'un imprimeur en ligne américain. Voici l'article qu'il a publié en 2015 dans le n° 145 de la revue départementale Généa-89 pour expliquer l'action qu'il entend mener en tant que nouveau président :

 

 

OBJECTIFS DE LA NOUVELLE PRÉSIDENCE

 

par Pierre Le Clercq

 

       En acceptant de devenir le cinquième président de notre cercle, j’ai annoncé à notre conseil d’administration qu’il ne s’agirait pas, pour moi, de me contenter de gérer les affaires courantes en laissant les choses en l’état. Ceci m’a d’ailleurs valu de ne pas recueillir l’unanimité des voix lors de mon élection le samedi 11 octobre 2014, puisqu’une voix s’est élevée contre mes propositions concernant l’avenir de notre association. Chacun des quatre anciens présidents de la Société généalogique de l’Yonne a apporté sa contribution au développement de notre cercle. Le premier, monsieur Alain Noël, a eu le mérite de fonder l’association avec monsieur Étienne Meunier, en 1981, et de mettre en place avec celui-ci une politique éditoriale digne d’une société savante. Puis monsieur Gilles Poissonnier, notre deuxième président, a tenu à ouvrir notre cercle vers de plus vastes horizons en l’intégrant à l’Association bourguignonne des sociétés savantes, l’Union généalogique de Bourgogne et la Fédération française de généalogie. Notre troisième président, monsieur Philippe Guyot, a lancé la publication du Dictionnaire biographique de l’Yonne en sept volumes et a fondé les Forums bourguignons de généalogie, puis monsieur Robert Timon, notre quatrième président, a encouragé quant à lui l’informatisation de notre association, la numérisation de nos tables de mariages, sous les auspices de madame Sylvie Lajon, et il a assuré la pérennité de nos publications en relançant la série prestigieuse de nos Cahiers généalogiques et les fiches de l’Encyclopédie généalogique.

       Je me devais donc d’apporter ma propre pierre à l’édifice, dans un contexte incertain où le nombre des adhérents et des bénévoles décroît au point de mettre en péril l’existence même de notre amicale. Mon rôle sera de combiner la continuité de nos services et l’innovation rendue nécessaire dans un monde mouvant où les progrès techniques sont de plus en plus fréquents. Bref, il convient de moderniser nos acquis.

 

LA CONTINUITÉ :

       Le projet le plus ambitieux qu’ait entrepris la Société généalogique de l’Yonne est notre campagne de relevé exhaustif, et systématique, des mariages qui furent célébrés dans toutes les localités icaunaises. J’ai été l’initiateur de cette opération, en 1984, et j’ai fini par passer le relais en 2004 à madame Sylvie Lajon, qui s’est occupée de la numérisation de toutes nos tables de mariages. Au bout de vingt-cinq années de labeur, grâce à quelque deux cents bénévoles, nous sommes parvenus en 2010 à achever le relevé de tous les mariages célébrés dans l’Yonne avant 1793, dont tous ceux de Sens, Auxerre, Tonnerre, Joigny et Avallon. Un petit nombre de bénévoles a même relevé tous les contrats de mariage qui furent conclus à Auxerre de 1481 à 1792. Notre cercle est le seul à avoir accompli un tel travail. Depuis lors, madame Sylvie Lajon poursuit sa tâche en recueillant, puis en mettant en ligne sur notre site, tous les relevés de mariages qu’entreprennent nos bénévoles de 1793 à 1932. Voici le nombre de tables déjà disponibles au sein de notre cercle :

 

1)    512 tables paroissiales de mariages (avant 1793).

2)    202 tables communales de mariages (après 1792).

3)    69 tables de contrats de mariage, dont tout Auxerre.

4)    39 tables des naissances et baptêmes.

5)    33 tables des décès et sépultures.

 

       Ces chiffres montrent à quel point notre association s’est impliquée et s’implique encore dans le service rendu aux généalogistes, ceci grâce à ses bénévoles. Ma première tâche présidentielle consiste donc, pour continuer à alimenter notre catalogue, à encourager tous nos adhérents restés encore à l’écart à participer activement à notre campagne :

 

1)    J’invite donc chacun de nous à s’inscrire auprès de madame Sylvie Lajon pour relever tous les mariages civils d’une commune encore dépourvue de table, ceci de 1793 à 1905, voire jusqu’à 1932, mais aussi pour relever tous les contrats de mariage ou tous les actes de baptême, naissance, décès et sépulture d’une localité.

2)    J’invite par ailleurs tous les utilisateurs de nos tables de mariages à nous signaler les erreurs qui s’y trouvent, ceci en nous indiquant la page où l’acte de mariage original peut être consulté sur le site des Archives départementales de l’Yonne, pour que nous puissions le vérifier. Il suffit d’écrire à madame Sylvie Lajon ou à moi-même.

 

       Comme président, je veux aussi poursuivre notre politique éditoriale autour de nos bulletins Généa-89, de nos revues Nos Ancêtres et Nous, de nos Cahiers généalogiques de l’Yonne et de notre Encyclopédie de tableaux généalogiques. Il suffit d’envoyer des articles à notre rédacteur en chef, monsieur Robert Timon, qui les publiera selon leur ampleur et leur contenu dans nos bulletins, nos revues ou nos cahiers. Il convient de nous envoyer des articles aboutis, sous forme numérique et prêts à la publication, et non pas de simples notes manuscrites qu’il nous faudrait réécrire entièrement pour les rendre lisibles. Chacun de nous, avec de la bonne volonté, est capable de rédiger un bel article de généalogie. On apprend d’ailleurs à écrire en pratiquant l’écriture, de la même manière qu’on apprend à lire des actes anciens en les consultant souvent.

 

L’INNOVATION :

       Le récent développement d’Internet a bouleversé les habitudes. Il a mis à mal le monde de la musique, avec la chute des ventes de disques, le monde de l’édition, avec la disparition des encyclopédies universelles traditionnelles, concurrencées par des encyclopédies en ligne, ainsi que le monde de la généalogie, avec d’une part l’apparition, sur la toile, de grosses entreprises commerciales venant concurrencer les associations généalogiques, puis d’autre part la récente mise en ligne, par les dépôts d’archives départementales en France, de tous les registres paroissiaux et d’état civil dont ils ont la garde. Depuis cette mise en ligne, dont les généalogistes ne peuvent que se réjouir, les associations de généalogie ne cessent de perdre, chaque année, des adhérents. Mon rôle en tant que président consiste donc à réagir en favorisant la mutation numérique de notre cercle. La politique de l’autruche, consistant à se voiler la face en refusant d’utiliser les nouveaux outils proposés en ligne, ne peut en aucune façon permettre de renverser la tendance, qui nous fait perdre des adhérents tout en ne suscitant aucune vocation parmi les jeunes, en l’absence desquels notre cercle n’a aucun avenir. À mon âge, il me faut déjà penser à ma succession à la présidence : un jeune président serait le bienvenu et il convient donc de rendre notre cercle plus attractif.

 

La redéfinition de notre association :

       De nos jours, en 2015, la quasi-totalité de nos adhérents possèdent une adresse électronique. Ils peuvent donc naviguer sur la toile et il est possible de les joindre autrement qu’en dépensant inutilement un timbre postal. Il en résulte que les convocations à nos réunions, désormais, se feront par voie électronique, sauf pour les très rares personnes qui ne disposent que d’une adresse postale. Par ailleurs, nous constatons que nos adhérents sont encore attachés, en majeure partie, à nos bulletins et revues publiés sur papier, mais que la version numérique des bulletins est de plus en plus demandée. Qui plus est, nous accueillons un nombre croissant d’adhérents qui désirent ne recevoir ni le bulletin Généa-89, ni la revue Nos Ancêtres et Nous, mais qui veulent uniquement avoir accès au domaine réservé de notre site pour y consulter, à loisir, notre grosse table départementale des mariages. Voici le profil de nos adhérents :

 

-       49 personnes n’adhèrent que pour accéder au domaine réservé.

-       65 personnes veulent recevoir la version numérique de Généa-89.

-       362 personnes veulent recevoir la version papier de Généa-89.

-       238 personnes veulent recevoir la revue Nos Ancêtres et Nous.

-       40 personnes désirent que leur conjoint adhère aussi à la SGY.

 

       Il convient de préciser que ces chiffres portent sur 503 adhérents en tout, sachant que 217 personnes veulent recevoir à la fois Généa-89 et Nos Ancêtres et Nous, et que 19 adhérents souhaitent qu’on leur envoie aussi bien la version numérique que la version papier de Généa-89. On remarque en tout cas que les gens adhèrent à notre cercle pour diverses raisons, avec d’un côté le pôle traditionnel et majoritaire des abonnés à la version papier de nos bulletins et revues, mais de l’autre côté le pôle nouveau et croissant des abonnés à la version numérique du bulletin et au domaine réservé de notre site. Comme les nouveaux généalogistes semblent préférer rejoindre le second pôle, à la fois pour économiser de l’argent et par manque de place matérielle pour entreposer toutes nos publications, j’aimerais leur offrir un service supplémentaire : le samedi 24 janvier 2015, j’ai demandé au conseil d’administration et au comité de rédaction de l’Union généalogique de Bourgogne d’étudier la possibilité de publier une version numérique de Nos Ancêtres et Nous, en plus de la version papier traditionnelle, ceci à partir de 2016. J’espère que ma proposition sera retenue. En revanche, je considère qu’il faudra réviser, lors de notre prochaine assemblée générale en mars 2015, à Auxerre, nos diverses formules d’adhésion et d’abonnement pour 2016. Il n’est pas normal, en effet, qu’on n’adhère à notre cercle que pour avoir accès au domaine réservé de notre site. Il faudrait que l’accès au domaine ne soit accordé que si l’on s’abonne, au moins, à la version numérique de notre bulletin, puisque chaque adhérent est invité à y collaborer.

 

L’impression en ligne de nos publications :

       L’innovation que je propose porte aussi sur le mode d’impression de nos diverses publications. Jusqu’à présent, nous avons eu recours à une imprimerie traditionnelle, à laquelle nous commandions un nombre plus élevé d’exemplaires que nos besoins immédiats. Ceci nous a contraints de trouver des locaux pour entreposer tous les surplus, qui s’accumulent à mesure que nous publions des nouveautés. Nous avons été obligés de livrer au pilon de nombreux ouvrages invendus, pour faire de la place et supprimer les stocks. Heureusement, les progrès techniques en matière d’imprimerie sont tels que l’on peut désormais faire imprimer des écrits à la demande et à l’unité ! Nous pouvons donc envisager de passer par les services d’un imprimeur international en ligne, qui non seulement répond à notre souci de pouvoir bénéficier de tirages à l’unité et à la demande, dans de très brefs délais, mais qui se charge aussi de cataloguer toutes nos publications, sous forme virtuelle, que l’on peut commander en ligne et recevoir à domicile, sans passer par notre secrétariat. Cette nouvelle formule, qui ne génère aucun stock, aucun invendu, aucun titre épuisé, permet de publier des ouvrages volumineux ou très spécialisés dont on sait à l’avance qu’ils ne s’adressent qu’à un lectorat très restreint. Voici la liste actuelle des ouvrages qui peuvent être imprimés en ligne :

 

Relevés généalogiques :

-       Les Auxerrois d’avant 1600(en 8 tomes et selon 2 formats).

-       Les non-Auxerrois d’avant 1600 (en 2 tomes et selon 2 formats).

Études diverses :

-       Généalogie Brisson par les hommes.

-       Ils se sont mariés à Lindry de 1632 à 1792.

-       Les chapelles oubliées d’Auxerre.

-       Les soldats de l’Yonne en Amérique du Nord (1755 à 1760).

-       Louise Brisson, gouvernante française en Russie.

-       Un village français dans la tourmente de la Grande Guerre.

Autres publications :

-       Ils se sont mariés à Charbuy avant 1793.

-       Les habitants de Flacy sous l’Ancien Régime.

-       Mariages d’Ancien Régime du canton de Courson.

 

       On peut trouver sur notre site les liens électroniques menant à ces ouvrages en ligne, dans le catalogue des publications et aux rubriques Relevés généalogiques et Études diverses. Les trois ouvrages figurant sous le titre des Autres publications n’ont pas encore été signalés sur notre site, mais pour les retrouver sur Internet il suffit d’utiliser un moteur de recherche, en indiquant simplement les titres correspondants.

       Dès à présent, on peut envisager de publier nos prochains Cahiers généalogiques sous cette forme, en passant par l’imprimeur en ligne où onze de nos ouvrages sont déjà catalogués. On peut aussi imaginer de créer de nouveaux recueils de généalogie avec d’anciens articles réunis par thème, ou bien de cataloguer chez le même imprimeur toutes nos tables de mariages pour en faciliter et en accélérer la diffusion. Bref, on peut multiplier à loisir les mises en ligne, sous des formes variées.

 

L’exploitation diversifiée de nos relevés :

       L’innovation que je propose porte enfin sur notre base de données. Regroupant tous les relevés entrepris par les bénévoles de notre cercle depuis 1984, elle constitue une immense table départementale de tous les mariages religieux célébrés dans l’Yonne avant 1793, mais aussi de contrats de mariage de l’Ancien Régime et de mariages civils conclus en mairie après 1792. Cette base de données est accessible sur notre site, avec un bonus de renseignements qui est réservé à nos adhérents. Elle peut être exploitée cependant sous d’autres formes. Malheureusement, si je sais définir les orientations et les besoins en la matière, je n’ai pas les compétences informatiques me permettant de mettre en œuvre tous les projets dont je rêve. C’est la raison pour laquelle je me suis assuré les services de monsieur Michel Démorest, qui par pure amitié et dans le bénévolat le plus absolu, est en train d’élaborer pour nous un logiciel de traitement des données, qui doit remplir la première tâche que j’ai fixée à son auteur : transformer toute notre table départementale des mariages en un gros fichier Gedcom, où les mariages seraient désormais reliés les uns aux autres par des liens de filiation. Il s’agit en fait de créer, par ce biais, l’arbre généalogique départemental des habitants de l’Yonne, sous forme de fichier Gedcom pouvant être facilement intégré dans n’importe quel logiciel de généalogie. Nous pourrons ainsi exploiter, à l’échelle du département, les différents services proposés par ces logiciels.

       Pour obtenir une arborescence départementale aussi optimale que possible, il importe cependant de faciliter la corrélation automatique des mariages en adaptant préalablement la table départementale initiale à ce processus. Ceci revient en fait à nettoyer la table en question, afin de la débarrasser de ses imperfections. Des erreurs ont été commises en effet lors du relevé manuscrit des mariages, puis du classement alphabétique et de la saisie informatique des données. Il faut aussi corriger les fautes d’orthographe dans les lieux et les métiers, sans oublier l’uniformisation des prénoms et des noms de famille. C’est ce travail de synthèse auquel je m’adonne actuellement, pour préparer la future Gedcomisation.

       Une fois que nous serons parvenus à élaborer l’arbre généalogique départemental des habitants de l’Yonne, nous pourrons l’exploiter pour produire et publier des généalogies. Il existe pour cela un logiciel que j’ai conçu avec monsieur Michel Démorest : il s’agit de Filiatus. Cet outil sert à générer automatiquement, à partir d’un fichier Gedcom, divers articles bien rédigés et charpentés, prêts à l’impression. On trouvera un exemple dans notre catalogue des ouvrages que l’on peut faire imprimer en ligne, intitulé Généalogie Brisson par les hommes. D’autres ouvrages, comme Les habitants de Flacy sous l’Ancien Régime ou bien Ils se sont mariés à Lindry de 1632 à 1792, ont été générés par le logiciel Filiatus.

 

       On peut aussi créer, en liaison étroite avec notre site électronique actuel, un nouveau site périphérique où nos adhérents pourraient avoir accès à notre futur arbre généalogique icaunais, sur un mode interactif. Le site consacré aux descendants des Capétiens, conçu par monsieur Frédéric Günst-Horn, pourrait nous servir de modèle. Mais pour cela, il faudrait que l’un de nos adhérents, sachant manier l’outil informatique à la perfection, se portât volontaire pour créer bénévolement un tel site, le moment venu. L’avenir de notre association, en tout cas, nécessite que l’on s’intéresse de près au vaste monde qui s’offre à nous sur la toile. Je ne serai qu’un président de transition. Mon successeur idéal devra être un ingénieur en informatique, capable de développer un site associatif efficace, conçu autour de notre futur arbre généalogique de l’Yonne.